1ES Exemples d'évaluation : Drogue et chamanisme
Niveau 1ère – Drogue et chamanisme – Sciences et santé (ou croyance ?)
Cette ressource a été conçue par un professeur dans le cadre de sa démarche en enseignement scientifique. Le type de la ressource proposée n'est pas indiqué afin que chaque professeur puisse de se réapproprier son contenu et l'utiliser pour construire une évaluation ou un travail en classe ou simplement comme une source de documents utilisables par les élèves. Quelques éléments nécessaires à la compréhension de la ressource sont toutefois indiqués ci-après.
Travail préalable réalisé : Notion de membrane plasmique et de l’action des substances exogènes comme les drogues. Action sur des récepteurs spécifiques.
Objectifs travaillés avec la ressource :
- éducation à la santé : agir en citoyen éclairé pour protéger sa santé.
- comprendre le lien entre Science et croyance
Lien possible avec les pistes du BO :
Des toxiques cellulaires présents dans l’environnement (protoxyde d’azote, alcool, solvants, métaux lourds, composés chimiques libérés par les cigarettes, etc.).
Relier la présence de molécules exogènes avec le bon fonctionnement cellulaire, mais également avec des dysfonctionnements.
Le chamanisme est un ensemble prétendu de formes de médiation entre les humains et les esprits assurée par des chamans, incarnant cette fonction pour laquelle ils sont censés intercéder auprès de ces esprits. Les chamans consommaient des substances psychoactives pour rentrer dans des états de conscience altérée. Leurs hallucinations correspondaient selon eux à des communications avec le monde des esprits.
Source : https://booksofdante.wordpress.com/2019/03/29/tabac-et-chamanisme-en-amerique-du-sud/
Source (texte) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chamanisme
Le but de cet exercice est de comprendre l’origine biologique des états de conscience altérée des chamans et de saisir comment la médecine moderne pourrait utiliser, sous contrôle, ces états de conscience modifiée dans le traitement de certaines pathologies
Document 1 : Le témoignage d’une séance de chamanisme
Il (le chaman) termine la préparation de l’Ayahuasca[1] dans un récipient. Je le regarde faire […] Il souffle 3 fois de la fumée, du tabac il me semble, dans le récipient et verse ça dans une espèce de tasse en bois. Il commence à chanter ce qui semble être des chants rituels. Il me tend ensuite la tasse en bois. Je bois cul sec. Le goût est atroce, amer, âcre, très fort. C’est épais et huileux, ça colle aux dents et au palais.
Il voit la grimace que je fais et ça le fait sourire. Il se sert à son tour de l’Ayahuasca et en prend beaucoup plus.
[…] Je ressens quelques nausées au début suivi tout à coup par des visions intenses et vives. Des formes géométriques, de toutes les couleurs, qui virevoltent, bougent et gigotent dans tous les sens, ça explose. Chaque son devient une couleur, chaque chose devient un son. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais c’est magnifique. J’entends Carlos (le chaman) chanter différemment, puis je commence à voir autre chose […] Émotionnellement, je suis un volcan en éruption. Mon âme n’est plus reliée à mon corps ni à tout ce qui m’entoure. Je suis dévoré par la peur et la solitude. Cette expérience est un véritable enfer, et encore, je ne trouve pas de mots pour décrire cette horreur.
Source : https://lesacados.com/story/experience-ayahuasca
Document 2 : Action des drogues psychédéliques sur l’encéphale
Par le biais de diverses techniques d’imageries médicales, les neuroscientifiques ont pu étudier l’action de drogues hallucinogènes sur le fonctionnement de l’encéphale. Ils ont fourni à deux lots de volontaires soit un placébo soit du LSD (diéthyllysergamide) une drogue hallucinogène. Le LSD a le même mode d’action sur l’encéphale que les substances psychoactives de l’Ayahuasca.
[1] L'ayahuasca, ou yagé, est une préparation à base de substances hallucinogènes originaires d'Amérique du Sud.
Source : https://lesacados.com/story/experience-ayahuasca
Le traitement informatique des images permet de mettre en évidence les zones de l’encéphale qui sont plus actives que d’autres. Les images sont obtenues avec la compilation de 15 individus par lot LSD ou placebo. Les zones sont d’autant plus actives qu’elles sont claires en imagerie.
En utilisant les documents 1 et 2 ainsi que vos connaissances
- Montrer que les hallucinations perçues par la personne en transe peuvent trouver leur origine dans une modification de l’activité cérébrale.
Document 3 : interaction entre des récepteurs membranaires et les molécules de sérotonine et de LSD.
A l’aide du document 3 et de vos connaissances
- Expliquer comment des molécules comme le LSD peuvent agir indirectement sur la membrane plasmique des neurones.
Document 4 : de nouvelles approches pour les drogues hallucinogènes.
Document 4a : De nouvelles vertus découvertes pour les drogues hallucinogènes ?
Des chercheurs de l’université de Californie viennent de découvrir une nouvelle action du LSD applicable pour le traitement de certaines affections neurologiques : le LSD fait pousser les neurones. Un enrichissement neuronal dont les dépressifs, mais aussi les toxicomanes ou les traumatisés, ont le plus grand besoin.
Lors d’une dépression majeure, le cerveau s’atrophie dans sa partie antérieure (avant). Une zone essentielle à la régulation de l’humeur et de l’impulsivité, le cortex préfrontal, se réduit comme peau de chagrin. Au microscope, les dégâts sont impressionnants : les prolongements des neurones (le long câble appelé axone et les ramifications nommées dendrites) se rétractent, les épines dendritiques essentielles aux contacts avec les neurones voisins disparaissent, et les connexions elles-mêmes, les fameuses synapses, sont éliminées.
D’où l’idée de refaire pousser ces cellules agonisantes en utilisant une sorte d’engrais neuronal. Une première molécule nourricière a été découverte il y a peu : la kétamine.
Source : https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychiatrie/du-lsd-et-les-neurones-repoussent-13892.php
Document 4b : la structure d’un neurone
Les neurones sont des cellules spécialisées dans la communication. Les dendrites et l’axone sont des prolongements du cytoplasme. Les dendrites portent des épines dendritiques importantes pour les communications entre neurones.
Document 4c : des données au niveau cellulaire
Les neurobiologistes ont placé une solution de LSD dans des boîtes de culture contenant des neurones de rats. Après 24 heures de traitement, ils ont obtenu les résultats suivants en observant les dendrites.
Le même phénomène s’observe in vivo, aussi bien chez des larves de drosophile que chez des alevins de poissons zèbres baignant dans du LSD.
Source : https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychiatrie/du-lsd-et-les-neurones-repoussent-13892.php
- Discuter du statut de chaque document (article généraliste, témoignage, article scientifique) en indiquant leur niveau de fiabilité au niveau scientifique.
- Expliquer au niveau cellulaire comment le LSD ou les champignons hallucinogènes peuvent permettre de soigner des pathologies neurologiques.