TES - Science et croyance - Biodiversité et momie
Cette ressource a été conçue par un professeur dans le cadre de sa démarche en enseignement scientifique. Le type de la ressource proposée n'est pas indiqué afin que chaque professeur puisse de se réapproprier son contenu et l'utiliser pour construire une évaluation ou un travail en classe ou simplement comme une source de documents utilisables par les élèves. Quelques éléments nécessaires à la compréhension de la ressource sont toutefois indiqués ci-après.
Travail préalable réalisé :
- Exploitation des données de la génomique pour l’étude de la biodiversité.
Objectifs travaillés avec la ressource :
- Faire preuve d’esprit critique vis-à-vis de diverses sources.
- Saisir les implications éthiques de la science.
DEVOIR SURVEILLE 1 ENSEIGNEMENT SCIENTIFIQUE TERMINALE
EXERCICE 1 Aurait-on découvert des extra-terrestres ?
En 2003, un étrange fossile a été découvert dans le désert d’Atacama : la momie Ata. Très vite, sur internet, certains y vont vu la preuve irréfutable de l’existence d’extra-terrestre : la momie Ata serait un extra-terrestre mort sur Terre et momifiée par les conditions extrêmes de cette région du monde.
Question 1 :
En utilisant vos connaissances (la consultation du cours est autorisée) ainsi que les documents 1 et 2, expliquez comment les scientifiques ont pu démontrer que « Ata » est bien une momie humaine et non pas extra-terrestre.
Document 1 : le projet genome humain
Le projet Génome humain est un programme lancé fin 1988 dont la mission était d'établir le séquençage complet de l'ADN du génome humain. Son achèvement a été annoncé le 14 avril 2003. Le nouveau projet lancé dans la foulée en septembre 2003, ENCODE (Encyclopedia of DNA Elements), donne des résultats importants sur l'ADN non codant humain.
Dans le génome humain, on trouve des gènes (permettent la fabrication de protéines) que l’on nomme ADN codant et des parties qui interviennent dans des processus complexes nécessaires au fonctionnement des cellules humaines. D’autres parties sont spécifiques de chaque individu (ce qui permet les empreintes génétiques). On parle alors d’ADN non codant qui représente une grande partie du génome humain.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_G%C3%A9nome_humain
Document 2 : Des données scientifiques
En 2018, un article est publié dans la revue Genome Research
Le séquençage du génome entier du squelette d'Atacama montre de nouvelles mutations liées à la dysplasie
Il y a plus de dix ans, le squelette humanoïde d'Atacama (Ata) a été découvert dans la région d'Atacama au Chili. Le spécimen d'Ata portait un phénotype étrange - une taille de 6 pouces, moins de côtes que prévu, un crâne allongé et un âge osseux accéléré - ce qui laisse supposer qu'il s'agissait d'un primate non humain préservé, d'un fœtus humain porteur de mutations génétiques ou même d'un extraterrestre. Nous avons précédemment signalé qu'il s'agissait d'un humain par analyse ADN avec un âge osseux estimé à environ 6 à 8 ans au moment du décès. Pour déterminer les facteurs génétiques possibles de la morphologie observée, l'ADN de l'échantillon a été soumis à un séquençage du génome entier …
source : https://www.geo.fr/sciences/le-squelette-du-desert-d-atacama-etait-une-fille-etude-186615
Dans la même veine, certains auteurs ésotériques écrivent des ouvrages de « vulgarisation » accompagné de leur publicité
Dans ce livre, Zecharia Sitchin analyse un nombre impressionnant d'inscriptions anciennes et d'objets, il guide le lecteur vers [...] la preuve matérielle, sans appel, d'une présence extraterrestre sur Terre dans le passé.
L’idée générale est que nos lointains ancêtres se seraient accouplés avec des extra-terrestres.
Source : 4e de couverture. https://www.librairie-gallimard.com/livre/
Question 2
En vous aidant de vos connaissances en génétique et du document 3 expliquer en quoi le raisonnement de Sitchin est faussé.
Document 3 : Des biais cognitifs
Les biais cognitifs sont des formes de pensée qui représentent une déviation de la pensée logique ou rationnelle et qui ont tendance à être systématiquement utilisées dans diverses situations.
Le biais de confirmation est la tendance, très commune, à ne rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment les croyances et à ignorer ou discréditer celles qui les contredisent.
D’après www.psychomedia.qc.ca/.
EXERCICE 2 : Science sans conscience…
« Le généticien russe Denis Rebrikov a dû suivre l'actualité avec grand intérêt lorsque CRISPR, une méthode de modification du génome des organismes vivants, a fait la Une des journaux internationaux […] Il a été rapporté qu'un généticien chinois, He Jiankui, avait modifié le génome de jumelles sans consulter la communauté scientifique internationale. […] Lorsque les expériences de He ont été rendues publiques, les autorités chinoises ont mis fin à ses recherches et le tumulte international qui en a résulté a conduit à de nouvelles restrictions sur les tests humains utilisant CRISPR […]
Rebrikov a travaillé pendant des années dans une obscurité relative à l’Université de recherche médicale Pirogov - c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il rende publique son intention de reprendre le flambeau de He l'été dernier […] Le scientifique russe estime que tout doit être fait aux yeux du public et avec la participation de l'État.
Un tournant s'est produit en 2017 lorsque le président Vladimir Poutine s'est adressé à un forum des jeunes à Sotchi. Dans l’un de ses premiers commentaires publics sur le sujet, le président a décrit les applications potentielles de cette technologie, de la médecine au domaine militaire, « d’aussi effrayantes que la bombe atomique ». À d’autres occasions, il a confirmé que ce serait une technologie qui « déterminerait l'avenir du monde entier ».
Modifié d’après https://fr.rbth.com/tech/84015-recherche-russie-modification-genome
Question 3
Le travail de ce chercheur en génétique vous parait-il compatible avec la bioéthique ? Justifier
Annexe :
Le terme "bioéthique" est la conjugaison de deux notions issues du grec ancien : bios signifiant la vie et éthos en référence à la morale, aux mœurs. Initialement employé dans un sens très large, ce terme a été délimité aux questions soulevées par l’émergence de nouvelles pratiques médicales à la fin des années 1970. Avec les progrès rapides des biotechnologies, la bioéthique s’est rapidement focalisée sur l’humain et, ce faisant, sur les questions éthiques soulevées par leur application à l’homme.
La bioéthique peut ainsi se définir comme un « ensemble de recherches, de discours et de pratiques, généralement pluridisciplinaires, ayant pour objet de clarifier ou de résoudre des questions à portée éthique suscitées par l’avancement et l’application des technosciences biomédicales » (Gilbert Hottois).
La bioéthique est née et s’est ancrée sur quatre grands principes : le respect de l’autonomie du de la personne, de la bienfaisance, de la non-malfaisance et de la justice. Ces principes, formulés dans le rapport Belmont de 1979 portant sur la recherche sur l’être humain, vont être progressivement étendus à l’ensemble de la pratique médicale sous l’influence d’un ouvrage intitulé Principles of Biomedical Ethics. Ce dernier exercera une influence considérable sur le développement de la bioéthique nord-américaine puis européenne.
D’après https://solidarites-sante.gouv.fr/grands-dossiers/bioethique/article/5-questions-sur-la-bioethique