Retour de pratiques - Une évaluation par contrat de confiance - Niveau collège
Remarque : il s’agit du témoignage d’un professeur qui s’est librement inspiré de l’évaluation par contrat de confiance (EPCC) proposée par Monsieur André ANTIBI
Le principe :
Une semaine avant l’évaluation un programme de révision est donné aux élèves. Cette fiche regroupe une liste de 8 à 10 questions de nature variée sur le cours et une liste de compétences qui ont été travaillées dans le cours.
Le sujet de l’évaluation sera rédigé en reprenant à l’identique quelques questions de la liste ainsi qu’1 ou 2 exercices faisant appel à 1 ou 2 compétences indiquées. Les élèves sont prévenus du fonctionnement. Il n’y a pas de surprise pour les élèves. Le sujet ne doit pas être trop long : la majorité (voire la totalité) des élèves doivent pouvoir le faire dans le temps imparti.
Les élèves ont le droit de me poser des questions sur le programme durant la semaine et pendant les 5 minutes précédant l’évaluation. Par contre, pendant l’évaluation, je ne réponds plus aux demandes de précision concernant les questions du programme de révision.
- Le choix des questions :
J’essaye de choisir des questions variées : Liste de mots à savoir définir (seule 1 ou 2 seront demandés à l’évaluation), questions demandant une réponse courte, questions demandant un effort de rédaction, questions demandant un effort de synthèse, schéma à annoter, liste à compléter.… Idéalement, les questions ne devraient pas faciliter un « apprentissage par cœur immédiat » (selon André ANTIBI). Ce n’est pas toujours possible pour l’ensemble des questions.
Pour les schémas, je leur indique que la position des annotations sera modifiée sur le sujet (pour éviter un apprentissage par cœur sans réflexion).
Ce système permet de faire de l’individualisation en adaptant le programme en fonction de la classe, ou des élèves à besoins spécifiques (Dys, lenteurs…) en limitant le nombre de questions données dans la liste (par exemple, pour les dyslexiques, il est possible d’enlever la partie sur les définitions sachant qu’elle ne leur sera pas donner à faire à l’évaluation dans ce cas)
On peut aussi très bien insérer une question qui concerne les chapitres déjà évalués précédemment. Une question inconnue des élèves peut aussi figurer sur l’évaluation à la condition de prévenir les élèves qu’il peut y avoir une question surprise et qu’elle n’apporte que peu de points.
- Les compétences :
J’indique que j’évaluerai des compétences transversales (comme la qualité de la rédaction, de l’expression écrite, l’utilisation des mots scientifiques, le soin...) Mais aussi des compétences travaillées en cours.
André ANTIBI préconise de citer nommément les exercices à réviser, et d’en choisir 1 ou 2 pour concevoir le sujet, sans les modifier. Je pratiquais ainsi avant la réforme, car je donnais plus d’exercices à la maison. Je prenais alors un exercice de la liste du programme et un exercice inconnu des élèves pour 4 à 5 points sur 20.
- Méthode de travail différenciée donnée aux élèves :
Pour les bons élèves, je leur demande d’apprendre, dans un premier temps, leur cours de façon classique, puis de répondre aux questions du programme de révision le cahier fermé, enfin de vérifier la justesse de leurs réponses avec le cahier.
Pour les élèves plus en difficultés, je leur suggère de directement chercher les réponses dans le cahier et d’apprendre les réponses. Cela leur permet de ne pas « se noyer » dans l’ensemble des informations contenues dans le cahier lors de l’apprentissage : ils ciblent les notions à connaitre.
Pour les compétences, je leur conseille de refaire les activités du cours.
Retours d’expérience :
Pour une majorité d’élèves, ce système est motivant. Les élèves travaillent le programme de révision à la maison et réussissent correctement l’évaluation. Les élèves à besoin spécifiques apprécient le principe : cela les rassure et souvent le travail fourni est récompensé. Si ce n’est pas le cas, il faut chercher le problème dans la méthode ou ailleurs (difficulté de mémorisation, évaluation trop longue ou méthode d’apprentissage à revoir par exemple).
Par contre, il y a toujours une frange d’élèves qui ne va pas travailler à la maison et pour lesquels les résultats seront faibles. L’existence du programme est alors une aide précieuse lors de la discussion avec les parents de ces élèves, car cela leur montre que l’on a mis en place des aides pour leurs enfants.
Les parents semblent favorables à ce système, je n’ai jamais eu de contestation de leur part, au contraire. C’est le cas surtout des parents des élèves dyslexiques qui ont l’habitude de suivre leurs enfants.
Il faut aussi un temps d’adaptation aux élèves : tous les élèves ne jouent pas le jeu dès le début.
Remarque : d’autres matières utilisent depuis longtemps le principe de l’EPCC (sans en utiliser le terme) : par exemple avec les verbes forts ou irréguliers en langues, les repères en géographie, les conjugaisons de verbes en français ou certains types de dictées préparées.
Documentation :
- le site de la constante macabre : http://mclcm.free.fr/
dont http://mclcm.free.fr/EPCC/070320_EPCC.pdf - les livres d’André ANTIBI :
La constante macabre,
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Pour des élèves heureux en travaillant